Discours du président Diomaye conférence de l’Union africaine dédiée à l’éducation

📅 Mardi 10 Décembre 2024

Vidéo et texte intégral du discours du Président de la République, Bassirou Diomaye Faye, à la Conférence de l’Union africaine sur l’éducation :

« Excellence Monsieur Mohamed Ould Cheikh El-Ghazouani, président de la République islamique de Mauritanie, président en exercice de l’Union africaine,

Chers frères, excellences messieurs les chefs d’État,

Chers frères Kagame et Tebboune, mesdames messieurs les chefs de délégation, monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre, monsieur le président de la commission de l’Union africaine, mesdames messieurs les ministres, distingués invités, en votre rang, grade et qualité.

Mesdames messieurs, je tiens d’abord à remercier mon frère, le président El-Ghazaouani, pour son invitation à cette rencontre et les dispositions habituelles qu’il a bien voulu faire prendre pour faciliter notre séjour ici. Nous nous sentons bien chez nous. Sans implication, je lui renouvelle mes félicitations pour son leadership et son remarquable travail à la tête de l’Union africaine, dans un monde en constante mutation, marqué par des turbulences préoccupantes. Notre rencontre de ce matin est la parfaite illustration de son implication personnelle face aux défis du continent.

Cette invitation s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du thème de l’année de l’Union africaine, et témoigne également de l’importance que nous accordons tous aux thématiques qui touchent le cœur de notre avenir, à savoir l’éducation, la jeunesse et l’employabilité. Elle traduit notre engagement commun à façonner une Afrique résiliente, dynamique et prospère. Nos jeunes, qui représentent plus de 60 % de notre population, ne sont pas seulement l’avenir de notre continent, ils sont notre présent. Leur éducation, leur formation et leur intégration économique doivent être nos priorités absolues. Je salue à ce propos les efforts de l’Union africaine, dont ceux du comité des dix chefs d’État et de gouvernement, et du président de la commission, le frère Moussa Faki Mohamed, avec ses équipes, pour promouvoir l’éducation, la science et la technologie, en vue d’atteindre les objectifs de développement durable et d’accélérer la mise en œuvre de l’agenda 2063.

Excellences, mesdames et messieurs, nous mobilisons pour l’éducation, c’est investir pour l’éveil des consciences, la formation aux compétences et le progrès. C’est également contribuer à forger la capacité de discernement qui rend moins vulnérable à la manipulation et aux influences. C’est ériger le savoir, le savoir-faire et le savoir-être en rempart contre l’ignorance et l’obscurantisme. C’est par ailleurs assurer la qualité des ressources humaines capables d’assurer un développement économique et social endogène.

Au Sénégal, nous avons fait le choix d’investir massivement dans une éducation inclusive et de qualité. Et cela passe, entre autres, par l’affectation de beaucoup de ressources de notre budget et des partenaires.

Cela passe par l’accès à tous à une éducation de qualité, en particulier pour les jeunes filles et les communautés rurales, afin de briser les cycles de pauvreté.

Cela passe par le renforcement de l’éducation, de l’introduction des technologies du numérique dans le système d’éducation, de formation à tous les niveaux.

Cela passe par le renforcement de la formation technique et professionnelle adaptée aux besoins du marché, pour connecter nos jeunes au monde du travail.

Mais il ne suffit pas de former, il faut aussi créer des opportunités d’emploi et des écosystèmes favorables.

La jeunesse est le moteur de la transformation économique. Nos jeunes regorgent de créativité et d’ambition. C’est à nous, décideurs, de leur offrir les conditions nécessaires pour innover et entreprendre. C’est ce que nous faisons au Sénégal où l’investissement dans le capital humain, la qualité et l’équité sociale sont au cœur d’une nouvelle agenda de transformation de notre système et du pays à l’horizon 2050. Nos programmes visant à favoriser l’employabilité sont déjà en cours d’exécution et plusieurs autres phases d’initiation. Il s’agit notamment de l’accompagnement des start-ups dans les secteurs clés de l’économie numérique et de l’économie verte, des partenariats public-privé pour encourager les entreprises à recruter et à former les jeunes, des projets structurants comme les pôles industriels, les hubs d’innovation qui génèrent des emplois à forte valeur ajoutée. Nous ne devons toutefois pas sous-estimer les défis car l’écart entre les compétences enseignées et les besoins du marché reste important. La question de la transition démographique exige aussi des solutions rapides et durables. Cela demande des mesures telles que des politiques continentales harmonisées pour favoriser la mobilité des talents et des opportunités. Cela demande une collaboration renforcée avec nos partenaires internationaux pour mobiliser davantage de ressources et d’expertise. Le développement des infrastructures éducatives et numériques pour réduire la fracture entre les zones urbaines et les zones rurales.

Excellences, mesdames et messieurs, le succès de notre continent repose sur notre capacité à offrir à nos jeunes les moyens de réaliser leurs rêves. Unissons donc nos forces en vue de bâtir une économie africaine capable de retenir nos talents et de répondre aux aspirations de notre jeunesse. Ensemble, faisons de cette conférence un tournant important pour l’avenir de notre jeunesse et de l’Afrique. Travaillons main dans la main pour bâtir un continent où chaque jeune, où qu’il se trouve, pourra s’épanouir et contribuer au développement de notre continent. Je vous remercie de votre aimable attention. »

Son excellence le Président Diomaye FAYE

Mardi 10 Décembre 2024 à Nouakchott